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Déjeuner à l’occasion du départ de l’ambassadeur américain Vincent Battle
27 Jul 2004
Le Vice Président du Gouvernement Libanais a exhorté les américains à considérer le Liban comme étant un pays unique et spécial de par sa démocratie et sa culture. Les américains devraient œuvrer sérieusement à instaurer une paix juste et globale dans la région et à en faire une place dépourvue de toute arme de destruction massive.
Ces quelques mots ont été délivrés au cours d’un déjeuner à « Al Boustan » offert par Mr. Issam Farés et son épouse Hala à l’occasion du départ de l’ambassadeur américain Vincent Battle dont la mission au Liban a pris fin. Etaient aussi conviés à ce déjeuner des ministres, des ambassadeurs, des députés, des personnalités politiques, diplomatiques, académiques, des journalistes, des économistes et des syndicalistes.

Mot de l’Ambassadeur Vincent Battle

Chers amis, permettez moi de m’arrêter quelques instants sur le mot ami . Cette notion d’amitié a été pour moi durant ces trois années passées à Beyrouth très significative. La vie d’un diplomate toute faite d’enchantement et d’aventure n’est pas toujours compatible avec amitié.

Les diplomates vont et viennent, ils représentent la politique de leur pays et sont associés aux questions difficiles. Au Liban, la société, les individus, les institutions et les groupes sont ouverts aux étrangers et aux diplomates. Cette acceptation est vraiment unique, une réelle amitié se tisse, une compréhension vraie se fait et découle de cette amitié. Voila pourquoi (et je le dis au nom de tout le corps diplomatique) la mission diplomatique au Liban est en effet très spéciale.

Je suis véritablement reconnaissant envers vous tous pour cette amitié que vous m’avez montrée et disons le franchement, ces quelques années passées au Liban n’ont pas toujours été très faciles. Elles n’ont pas été faciles, ni pour la région ni pour le monde. Par le fait d’une quelconque ironie et du destin, j’ai atterri au Liban pour entamer ma mission d’ambassadeur le 11/9/2001. Mon avion s’est posé à Beyrouth au moment même de la première attaque sur New York. Cette ironie du sort a indéniablement changé la face du monde et a, de manière certaine, modifiée à un niveau local ma mission et sa nature au cours des jours et des semaines qui ont suivi la tragédie. Les manifestations de sympathie et de soutien ont été immédiates et sincères ce qui m’a réchauffé le cœur.

A travers toutes les vicissitudes qui ont suivi, j’ai tenté de rester concentré sur mon objectif : les relations entre les Etats-Unis et le Liban. La démonstration d’affliction du 11/9/2001 souligne les liens uniques, historiques et spéciaux qui existent entre les Etats-Unis et le Liban.

Nos premiers liens diplomatiques avec le monde arabe se sont crées en tout premier lieu au Maroc, cependant les américains ont appris beaucoup sur les arabes grâce aux libanais qui ont commencé à affluer vers la fin du XIXème siècle. Ces émigrants ont brillé dans tous les domaines et continuent à le faire. A la fin de la semaine je me rendrais à Bcharré afin de me consacrer au musée Gibran Khalil Gibran, ce dernier ayant eu une liaison avec une bienfaitrice américaine Mary Huskle. Mais Gibran Khalil Gibran comme l’a souligné M. Farès a été l’un des nombreux libanais qui sont partis et ont excellé en passant par Paul Anka , Jean Abi Zeid ou Jim Zoghbi. De A à Z vous trouverez des libano américains qui ont excellé dans leur domaine. Cependant la diaspora libanaise n’a pas à elle seule contribué au renforcement des liens entre les Etats-Unis et le Liban, il y a aussi des personnes telles M. Farés et sa famille nos hôtes aujourd’hui. De ces liens naissent des relations d’affaires qui elles, sont renforcées grâce à des Institutions américaines telles l’Université Tufts. Vous serez heureux d’apprendre que mon successeur est un diplômé de Tufts, université qui je le sais est chère au cœur du vice président du gouvernement libanais Mr Farés. Ces liens sont aussi renforcés grâce à un engagement envers les mêmes valeurs pour un travail acharné comme il est décrit dans l’approche détaillée du travail du conseil des ministres.

Une autre valeur importante aux yeux de M|. Farès est un effort assidu afin de résoudre les conflits entre les intérêts privés et les intérêts gouvernementaux.

L’afflux d’émigrants ne se fit pas que dans un sens, les américains émigrèrent en grand nombre au Liban au XIXème ,XXème et XXIème siècle ils sont venus en tant qu’enseignants et médecins et leur passage au Liban est toujours très marqué.
C’est un espoir et une priorité pour notre ambassade que de continuer à collaborer avec ce peuple.

J’ai eu le plaisir et le privilège de parler à la LBCI des programmes d’échanges que nous poursuivons afin de permettre à un grand nombre de libanais de se rendre aux Etats-Unis dans le cadre d’échanges académiques et professionnels et afin de permettre aux américains de se rendre au Liban. J’aimerais pouvoir dire qu’il n’y avait aucun contentieux dans nos relations et je ne peux pas dire que nous n’avons pas eu au cours de ces trois années des discussions rudes. Je peux aussi ajouter que nous avons réussi à réduire l’écart entre nos deux politiques et grâce aux liens solides et historiques et nos valeurs partagées nous avons pu rester concentré sur notre objectif.

Je quitte le Liban satisfait car ces liens solides continueront à former la pierre angulaire des relations américano- libanaises dans le futur quels que soientt les défis auxquels nous serons confrontés.

Merci pour votre amitié, merci pour les défis de ces trois années et bonne chance pour l’avenir.
Mot de Farès

Je suis heureux d’accueillir autant d’amis à ce déjeuner donné en l’honneur d’un ami, Vincent Battle. Nous l’honorons alors qu’il achève sa mission d’Ambassadeur des Etats-Unis au Liban. Bientôt, nous l’accueillerons comme une personne ayant assez aimé le Liban pour y vivre un moment avec nous.

D’une part, vous êtes l’Ambassadeur de la superpuissance Mondiale, en tant que tel, vos messages sont le reflet des intérêts stratégiques de votre pays dans la région. Nous regardons ces intérêts différemment. Pour cette superpuissance, ces intérêts sont des politiques, des politiques étrangères. Pour nous, ces intérêts font partie de notre vie et de notre réalité. Les plus hauts intérêts des Etats-Unis et de la région sont mieux servis en conciliant les différences et en corrigeant les perspectives.

Avant votre départ, laissez-moi attirer votre attention un message sur lequel nous avons souvent insisté au cours de nos discussions :

1. Regarder le Liban comme un pays unique dans la région, unique par sa démocratie et sa culture. Et plus important que sa taille et sa population.
2. chercher une solution juste et compréhensive au problème du Moyen-Orient. Plus grand sera le retard, plus grand sera le désastre pour vous comme pour nous.
3. œuvrer pour que le Proche-Orient, berceau des trois religions Monothéistes, soit dénué d’armes de destruction massive. Essayez d’éviter les exceptions.
4. Assurer les décideurs à Washington que nous, tout comme eux, croyons profondément dans les idéaux qui ont fait la grandeur de l’Amérique, et que nous souhaitons que les actes politiques correspondent à ce qu’il y a de plus profond et de plus haut dans ces idéaux.

D’autre part, vous êtes l’ambassadeur de ce pays, l’Amérique. L’Amérique pour nous, pour nos émigrés qui habitent chaque coin et recoin des cinquante états, est une civilisation, un pays ouvert et accueillant, la terre de toutes les chances. Dans cette Amérique, nos émigrés par centaines de milliers, vivent et prospèrent. Cinq de mes petits-enfants sont citoyens Américains, cinquante deux familles de mon village Beyno sont citoyens Américains, des milliers de personnes du Akkar la région que je représente sont citoyens Américains, ainsi que des centaines de milliers de libanais . Dans tous les domaines qu’ils ont choisi, ils ont excellé. Ils ont excellé en littérature, en sciences, en médecine, dans la construction, le commerce et la politique. Gibran Khalil Gibran est un nom comme de toute la jeunesse Américaine. Son livre, « Le prophète » est presque aussi vendu que la Bible elle-même.

Par notre intermédiaire, M. l’ambassadeur, nous envoyons nos remerciements à l’Amérique qui a ouvert les bras aux Libanais. Ils ont choisi l’Amérique comme nouvelle patrie. Ils sont fiers d’être libano américains. Et nous sommes fiers de leur fierté.

Monsieur l’Ambassadeur, vous représentez une surpuissance, et vous représentez une civilisation. Nous ne pouvons les séparer, et je crois que vous pensez tous que la civilisation doit toujours influencer et guider la superpuissance.

Je saisis cette opportunité pour vous féliciter d’un travail bien fait. Vous allez nous manquer en tant qu’ambassadeur qui a bien compris le Liban, qui a aimé le Liban, et qui en a été aimé en retour.

Au nom de nous tous ici réunis, je vous souhaite le meilleur, pour débuter une nouvelle vie et une nouvelle carrière.
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