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La salle des congrès de l’Université Notre-Dame de Loueizeh, baptisée « La salle Issam Farès »
30 Apr 2007
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Le recteur de l’Université Notre-Dame de Loueizeh, Père Walid Moussa, a donné une cérémonie, le lundi 30 avril, en l’honneur de l’ancien vice-Premier ministre, M. Issam Farès, à l’occasion de la consécration de la salle des congrès de l’université « La salle Issam Farès ».
La cérémonie fut inaugurée par l’hymne national, puis le directeur des relations publiques à la NDU, Dr Suheil Matar, a prononcé une allocution dans laquelle il a considéré cette rencontre comme exceptionnelle avec un homme exceptionnel, Son Excellence, M. Issam Farès, soulignant qu’il brille par sa présence bien que physiquement il est loin, tandis que beaucoup de politiciens sont aux abonnés absents.
Et après avoir défini le concept de la politique actuellement, Dr Matar a affirmé que M. Issam Farès a été hardi sans arrogance, il fut député, ministre et vice-Premier ministre sans jamais prendre parti, ou formuler des mensonges ou s’aliéner à quiconque pour en tirer profit ; par contre, il a fait de son bureau personnel un bureau de planification et d’étude pour construire le pays de la liberté et de la beauté. Il n’a jamais marchandé, par contre, il a mis ses biens au service des gens, surtout dans la région lésée du Liban-Nord, sans différencier entre les communautés ou les régions.
Et Matar d’ajouter : « Le président Rafic Hariri tombe en martyr, et Issam Farès sent qu’une cime s’est effondrée, qu’un séisme a eu lieu. Plus loin que l’assassinat d’une personne, il a vu une tentative d’assassiner le pays. Qui et comment ? Il a essayé de remédier à la dévastation, fait tout son possible pour éveiller les autres et les inattentifs, mais “ il y a loin de la coupe aux lèvres”».
Pour conclure, Dr Matar a appelé le président Farès à rentrer au pays parce que « si vous et vos semblables vous vous expatriez, vous rendrez service aux corrompus, arrivistes et marchands de politique qui en seront ravis. Votre absence ne les dérange pas, quant à nous, elle nous endolorit ».
Le père Moussa
Le recteur de la NDU, Père Walid Moussa, a exprimé dans son allocution tout son bonheur de voir la salle des congrès porter le nom d’une grande personnalité du Liban, noble et pionnière, qui a participé à la construction de cette université, mais qui participera encore plus, par son nom, à son rayonnement et à rassembler, en son sein, l’intelligentsia.
Et Moussa d’ajouter : « Nous sommes heureux, dans l’ordre maronite mariamite, parce que cet orthodoxe loyal et sage n’a jamais fait de distinction ou de différence dans ses donations. »
Ensuite, Moussa a cité la première rencontre de l’université avec M. Farès en l’an 2000 et son allocution très distinguée lors de la cérémonie de remise de diplômes, où il a insisté sur le fait qu’aucun sectarisme, qu’aucun confessionnalisme, qu’aucuns intérêts personnels ne priment l’intérêt de la patrie. « Ce sont les principes et la doctrine de Issam Farès, et c’est un acte de foi en le Liban », a-t-il indiqué.
« Nous sommes restés en contact permanent, et nous avons collaboré ensemble, et la voilà cette salle qu’on a décidé de baptiser “ La salle Issam Farès ”, avec tout notre dévouement et toute notre estime pour ses compétences et ses mérites, lui qui croit que toute lumière doit rejaillir, sans limite, pour que tout le monde en profite », a-t-il expliqué.
Le père Moussa a ensuite remercié Son Excellence, M. Issam Farès, en affirmant que « les plus beaux jours seront ceux de votre retour et de votre présence dans cette salle. À ce moment-là, nous sentirons que l’éclairage sera plus chaleureux et plus affectueux ».
Et de conclure : « Nous serons dans l’attente de se retrouver ensemble sur cette tribune, en espérant que ce sera pour bientôt, et soyez certain que vous avez dans cette université, en plus d’une salle, des cœurs qui vous chérissent. »
M. Issam Farès
Ensuite, ce fut l’allocution de Son Excellence, M. Issam Farès, prononcée par son représentant, le général William Moujalli : « Son Excellence, M. Issam Farès, m’a accordé l’honneur de le représenter à cette cérémonie, pour vous transmettre ses salutations sincères et ses meilleurs souhaits, et prononcer son allocution en cette circonstance.
« Félicitations pour cette université ! Félicitations pour l’ordre maronite mariamite. Par votre volonté commune, l’université est devenue, durant deux décennies, un monument culturel élevé et un phare d’instruction et de connaissances digne de fierté. Avec cette détermination d’aller à l’avant dans le travail et la convergence des forces du bien, nous sommes avec vous pour reconstruire le Liban.
« Reconstruire le Liban par la création et l’innovation, et non par l’ignorance et le sous-développement.
« Le reconstruire en le préservant comme centre de dialogue entre les religions, les civilisations et les ethnies, et non en le transformant en un théâtre pour les règlements de comptes d’autrui ou une terre fertile pour les criminalités.
« Reconstruire le Liban par notre consolidation et non pas en prenant courage de l’extérieur et en nous imposant les uns aux autres.
« Le reconstruire en convergeant les efforts pour ériger l’État moderne, et non en détruisant les institutions, les entreprises et les sites.
« Reconstruire le Liban par la loyauté entière et absolue envers lui, et non en étant loyal à une personne, à un parti, à une communauté ou à une famille.
« Le reconstruire en se dévouant dans le service public, et non par la tyrannie de l’égoïsme et des intérêts personnels.
« Reconstruire le Liban par l’ouverture, la participation et l’acceptation de l’autre, et non par l’isolation et la singularité ou le renfermement.
« Le reconstruire par les efforts permanents pour renforcer son rôle et protéger ses valeurs, et non en affaiblissant ses moyens de subsistance et en doutant de sa perpétuité.
« Reconstruire le Liban en généralisant la culture de la charité, du respect et de la paix, et non en reprenant la culture de la violence, de la haine et du fanatisme. »
Et d’ajouter : « Le secret de l’immortalité du Liban réside dans sa formule sans pareille, une formule humaine universelle comportant un message de foi, de créativité et de nouveauté, ce message qui est le meilleur exemple pour que perdure l’humanité. Une formule qu’on a maintes fois proposée du haut des tribunes de par le monde comme substitut aux entités fanatiques ou renfermées.
« Pourquoi ignorer, ou feindre d’ignorer ce que nous faisons, de nos propres mains, de cette formule, délibérément ou pas, en réalisant ou pas. Nous sommes-nous demandés un jour pourquoi l’attention de la communauté internationale est braquée sur nos petits détails quotidiens ? Et cette passion pour nous, c’est par convoitise de nos richesses et ressources cachées, et laquelle cherche-t-on ? S’agit-il de la peur et de l’angoisse de l’effondrement ou bien c’est la joie et l’impatience de le voir se réaliser ?
« Où sommes-nous de cette joie et de cette angoisse ? N’est-il pas réaliste de dire qu’ils sont préoccupés de ce Liban, les uns pour le déchiqueter et les autres pour le secourir ? Serons-nous dans l’attente de voir les conséquences de ce qu’ils dissimulent ?
« Comme si, messieurs, nous assistons à la mort comme pièce de théâtre ; le temple est sur le point de brûler, tandis que nos yeux froids distribuent les regards en quête d’un poste quelconque, d’une certaine position profitable ou d’une aire à moissonner. C’est le jeu des petits dans la cour des grands, et gare à ses conséquences fâcheuses alors que le peuple est un et le destin est un, unique.
« C’est la première fois, depuis deux ans, que je m’adresse à mes concitoyens dans une occasion publique. Je dis “publique” car je ne me suis jamais éloigné de ma famille, de mes concitoyens et de ma patrie, et je suis toujours omniprésent dans leur bonheur et leurs malheurs, je réagis à leurs souffrances pour en alléger un peu la cruauté.
« En suivant de près les évènements, je ne maudissais pas l’obscurité, mais j’essayais d’allumer une bougie à chaque tournant de la patrie ; et si je m’éclipsais, c’était pour ne plus être témoin de ces scènes noires, de ces pratiques qui se répètent dans les occasions et les échéances pour traiter les gens de sots et abuser de la religion et des confessions, car ce n’est ni mon éducation ni ma formation. Comment mes yeux seraient-ils témoins de ce qui les choque, de ce qui les blesse et de ce qui blesse le cœur et la conscience.
« Je profite de cette occasion pour appeler tous les leaderships et toutes les forces politiques, toutes tendances et appartenances confondues, à épousseter la poussière noire sur leur noblesse pure et à adopter une attitude consciencieuse envers eux-mêmes et envers l’histoire.
« Qu’ils soient conscients qu’acquiescer à ce qui se passe dans leur pays équivaut à un jeu de hasard ou plutôt à une mésaventure où nul ne sortira vainqueur, et tout retard ou ralentissement pour refuser cette réalité vacillante depuis un certain temps est une assistance odieuse à l’agonie du pays et un désistement de ce dernier et de sa propre nationalité.
« Je les implore fortement de n’épargner aucun effort en faveur du Liban. Je les implore de ne pas avoir honte de se réconcilier avec eux-mêmes et avec les autres. Je les implore de ne pas être arrogants et d’être plus humbles envers eux-mêmes et entre eux, et, en plus, je leur demande de ne pas rester prisonniers de leurs prises de position ou de celles qui leur sont dictées, car au compte de la patrie on ne dépose que le courage, la bravoure et le patriotisme ; quant aux manœuvres, détours et autres supercheries, ils versent dans le dépotoir de l’histoire, et l’histoire ne pardonne pas.
« Le Liban est aujourd’hui aux abords d’un abîme ; si, à Dieu ne plaise, il atteint le fond, il ne restera ni poste, ni titre, ni position, ni part à quiconque, et tous iront s’installer, à parts égales, dans des tentes ambulantes au fin fond des déserts du monde, où rien ne va plus.
« D’ailleurs, il faut être prudents et conscients de la responsabilité qui incombe à nous du fait que Dieu nous a gratifiés d’un pays, qui est le joyau de cet Orient, et apprendre à le préserver sérieusement, sinon ce sera faciliter sa destruction et son inexistence.
« Pour cela, je misais et je miserai toujours sur la volonté libanaise honnête, sur l’intelligence libanaise créative, sur tout Libanais ayant imposé sa présence et ses compétences, sous tous les cieux et à chaque coin du monde. Je parie, et je suis convaincu de l’emporter, que le Liban survivra par ses capacités propres et non par des capacités importées, quelle que soit leur origine.
« J’espère que prendront fin toute souffrance et tout conflit pour concourir ensemble à la construction d’un Liban nouveau, plus immunisé, fortifié par l’unité nationale, débordant de chaleur et d’affection, flambeau de la liberté et de la démocratie. Tout en souhaitant que ce désir soit exaucé le plus tôt possible.
« Pour terminer, je présente mes félicitations et mes sentiments sincères à l’Université Notre-Dame de Loueizeh, en lui souhaitant encore plus de réalisations et de prospérité.
« Vive les présents parmi nous, vive la NDU et vive le Liban ! »
À la fin, le père Moussa a décerné un écusson honorifique à Son Excellence, M. Issam Farès, au nom de l’Université Notre-Dame de Loueizeh, reçu par le général Moujalli, et une banderole fut brandie dans la salle, surlaquelle était inscrit : « Merci M. Issam Farès, nous vous attendons, rentrez au Liban. »
Ensuite, tous les présents se sont dirigés vers l’entrée, où a eu lieu le lever du voile sur la plaque commémorative de la salle, et un vin d’honneur a suivi