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An Nahar: Le Centre Issam Fares pour le Liban discute de la voie du 14 mars - Fares Souaid: le soutien international existe
20 Jan 2010

Le coordinateur et Secrétaire Général des Forces du 14 mars, M. Fares Souaid, a présenté, hier, une lecture critique de la voie adoptée par le mouvement du 14 mars et ses forces partisanes durant les cinq dernières années, dans une langue qui contient à la fois des termes de droite et d’autres qui sont régulièrement utilisés dans la politique locale. Ce processus d’auto-critique porte des significations et des leçons, faisant la lumière sur les points forts et les points faibles du 14 mars, le dernier prenant des décisions à la va-vite ou mal interprétant les changements locaux et régionaux à l’égard de la Syrie et du Liban.


Souaid a pris la parole devant une foule bien garnie, sur une invitation du Centre Issam Fares pour le Liban, qui organise des dialogues et des séminaires sur les Affaires Libanaises. Souaid a soulevé une question, après avoir été introduit par le Directeur du Centre, l’ambassadeur Abdallah Bou Habib, ‘Pourquoi les Libanais n’ont-ils pas réussi à gérer leurs propres affaires après 2005, malgré le retrait militaire syrien?’. Selon Souaid, ‘le mouvement de l’indépendance lui-même (les forces du 14 mars), le mouvement de l’opposition (les forces du 8 mars) et les éventuelles complications régionales et internationales suite au retrait syrien en partagent tous la responsabilité’. Il a également insisté sur la part de responsabilité du 14 mars, afin qu’il ne soit pas accusé de vouloir nier toute part de responsabilité.


Selon Souaid, “l’indépendance de 2005 a été le résultat du choix effectué par le Patriarche Maronite entre 1990 et 2005, considérant la solidarité interne à construire comme une priorité, qui aboutira, sans aucun doute, à l’indépendance, contrairement à la thèse de « l’alliance des minorités ».

Il a expliqué que “la vision du Patriarche était basée sur une équation: l’accord entre les Chrétiens et les Musulmans à même d’instaurer la paix ”. Il a fait la lumière sur les “forces et les figures qui ont contribué à la réalisation de l’indépendance, parmi lesquelles l’Imam Shamseddine qui a soutenu l’Accord de Taëf et la création d’un Etat basé sur un tel accord, le considérant comme un accord modèle. Après quelque hésitation, Shamseddine et la plupart des leaders chiites ont considéré cet accord comme essentiel, non optionnel.”


Le retrait a été le fruit de la solidarité

Il a estimé que “plusieurs facteurs ont convergé en 2005 pour réaliser le retrait militaire syrien du Liban, parmi lesquels: la solidarité entre les Chrétiens et les Musulmans, depuis l’alliance du choix historique de l’Eglise Maronite figurant dans les textes de l’Assemblée Patriarcale Maronite, publiés par Bkerké en mai 2006, particulièrement la séparation entre “l’Eglise et la politique.” Le bloc musulman était représenté, à l’époque, par les courants les plus en vigueur parmi les Sunnites et les Druzes, tels le parti du Futur et le Parti Socialiste Progressiste. Les indépendants chiites étaient hors de la représentation confessionnelle à l’époque, mais étaient certainement présents dans l’opinion publique indépendante qui était descendue dans la rue le 14 mars 2005. L’absence des indépendants chiites était due, avec le temps, au manque d’un mouvement politique organisé et au monopole d’Amal et du Hezbollah au sein de la communauté politique chiite après le Taëf, avec le soutien des régimes syrien et iranien.


En ce qui concerne la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies No 1559, il a estimé que ladite résolution “revenait aux considérations stratégiques de l’administration américaine, qui a autorisé au régime syrien, en accord avec Israël, de s’ingérer dans les affaires libanaises durant trois décennies. Le prétexte selon lequel l’indépendance de 2005 est un produit fait au Liban est nul et non avenu. Sans l’initiative libanaise et les racines résistantes qui se sont enracinées encore plus au fil de 15 années, l’application de la Résolution 1559 n’aurait alors été possible qu’avec le style sanguinaire qui sévit en Iraq depuis 2003.”