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'Les Maronites et le Liban', le titre de la conférence organisée par le Centre Issam Fares pour le Liban
04 Mar 2010

“Les Maronites et le Liban” est le titre de la conférence organisée, dans le cadre d’une série de conférences, par le Centre Issam Fares pour le Liban, hier, durant laquelle le député Tamam SALAM, l’ancien Vice-Chef du Parlement Elias FERZLI et le Président de la Ligue Maronite, Joseph TORBEY, ont pris la parole, chacun selon sa propre vision de l’histoire des Maronites, extrapolant le sujet principal pour parler des Chrétiens, en général, des relations entre les Musulmans et les Chrétiens, et du rôle des Maronites, aujourd’hui et à l’avenir. L’orateur le plus enthousiaste était FERZLY qui a dit qu’il “avait consacré sa vie à des causes arabes”, soulevant d’importantes questions sur le destin, le présent et le passé des Chrétiens, et appellant à “réfléchir à propos d’un nouveau système pour le Liban sous les auspices du Taef et de la Constitution, maintenant le pluralisme et la coexistence et protégeant l’union nationale.”


La rencontre a commencé avec une présentation pour le membre du Centre, Raghid AL SOLH, qui a souligné “l’attachement ferme et vital des Maronites au Liban, vu qu’ils avaient cherché refuge dans ses montagnes, au sixième siècle, à la quête d’un abri sûr pour pratiquer, librement, leurs rituels, tout en conservant l’idée de l’entité-abri.

Leur ascension démographique, sociale et économique a alors commencé, après qu’ils se sont organisés sous la forme d’une société, qui a ses propres spécificités, gouvernée par une institution religieuse, dirigée par un Patriarcat et allant de pair avec le mouvement de modernité en Occident. Les Maronites ont également contribué à l’émergence d’une nation plurielle où les libertés prédominent.” Il a également dit: “Malgré toutes les crises dont le Liban a souffert, les Maronites ont réussi à maintenir cette expérience comme un modèle de liberté, de modernité, d’ouverture et d’égalité en Orient, à la lumière d’un régime libéral politiquement et économiquement, qu’il l’a démarqué des autres pays arabes. Il a conclu en soulevant une question « sur les restes du modèle libanais à la lumière des changements, du conflit confessionnel dans la région, de l’émergence du mouvement extrémiste takfiri et de la rigueur israélienne.” Il a également demandé: “Y a-t-il un projet alternatif au modèle libanais en Orient en cours de préparation?”


Une autorité qui ne fait pas marche arrière

Le député Tamam SALAM a donné un apercu sur l’histoire des Maronites, les présentant comme “une communauté religieuse qui a connu des hauts et des bas, est venue au pouvoir et a imposé son hégémonie, pour recourir ensuite aux compromis et aux options politiques, et décliner enfin pour devenir un modèle problématique, par excellence.” Selon lui, “certains Maronites sont déchirés, entre compléter le projet politique, d’une part, et appeler à la création d’un mini-Etat au sein de la confédération de communautés religieuses au Liban,” indiquant que les Maronites, avant le Taef, « avaient une histoire pleine de dimensions historiques qui ne peuvent être ignorées.”

Il a ajouté que “l’autorité politique maronite sur l’administration, l’armée, la justice et l’économie n’a pas régressé durant les années dernières, vu que l’administration était bien protégée, malgré les nominations et les positions qui étaient accordées à d’autres communautés religieuses afin d’établir un équilibre. » Il a souligné que « des positions clés qui sont consacrées aux Maronites leur ont été prises et que le régime libanais accordait aux Chrétiens plus que la véracité des nombres, des chiffres et des pourcentages (…) » Il a conclu, en disant: “Le modèle libanais est au coeur des enjeux à la lumière de la situation régionale qui est en train de témoigner d’un conflit lié à l’extrémisme religieux” et que les “quote-parts sur la base de la religion ont reproduit la crise d’hégémonie entre les communautés religieuses.” Il a encouragé, dans ce contexte, les Maronites “à se plonger dans le projet de l’Etat Civil, avec le droit des groupes à avoir des garanties politiques temporaires. »


Le Mouvement, une garantie de continuité

Le Président de la Ligue Maronite, Joseph TORBEY, a donné une intervention très touchante, dans laquelle il a assuré qu’il “n’y avait pas de garantie à la continuité des Maronites, tant que le Liban n’était pas libre et que les Maronites ne pouvaient vivre sous la domination des autres, vu que l’Eglise a été fondée pour lutter contre les persécutions.” Il a dit: “Si la soumission est le destin de certains, les Maronites ne la tolèrent toujours pas.”