Annahar: Une cérémonie de famille qui réunit les Orthodoxes, les Maronites et les Catholiques de par le monde.
Sfeir décerne à Issam Fares l’Ordre Papal de Saint-Grégoire-Le-Grand
16 juin 2010
En guise d’appréciation de ses contributions constructives au service de la justice, de la paix et des droits de l’homme, le Pape Benoît 16 a décerné à l’ancien Vice-Premier Ministre Issam Fares, qui a décidé de retourner au bercail, probablement en été, l’Ordre Papal de Haut Niveau du Rang de Commandeur avec Etoile de Saint-Grégoire-Le-Grand, qui lui a été accordé par le Patriarche maronite le Cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir dans le cadre d’une cérémonie tenue à la résidence Fares à Paris.
A cette occasion, Fares a annoncé son retour au Liban sans toutefois en donner la date, signalant qu’il avait promis au Président de la République d’y retourner. Quant au Patriarche Sfeir, il a salué les efforts de Fares « dont le Liban a toujours besoin, un exemple d’amour et de générosité et une référence efficace pour une vie nationale intègre. »
Ont participé à la cérémonie qui a revêtu un caractère de famille par excellence l’ambassadeur du Liban en France Boutros Assaker, le Vicaire Général du Patriarcat de l’Eglise Maronite du Liban Monseigneur Roland Abou Jaoude, le Vicaire patriarcal maronite en France Monseigneur Said Elias Said, l’agent patriarcal Monseigneur Tony Gibran, le secrétaire patriarcal Père Joseph Boueri et d’autres figures de renom.
La lettre patriarcale émise par le Secrétariat du Vatican a estimé que la décoration a été accordée « en guise de reconnaissance des contributions et pour consolider le dialogue entre les civilisations et encourager l’esprit de réconciliation entre les individus et les communautés entre le Liban et l’extérieur ». Elle s’est concentrée sur « les initiatives pionnières de développement de la Fondation Issam Fares », visant à lever tous les obstacles à la croissance humaine à travers l’amélioration des opportunités de développement et de progrès, la réduction des tensions sociales et le développement des capacités scientifiques et culturelles chez les jeunes. »
Tout d’abord, un poème du Secrétaire de l’édition et de l’héritage à « la Ligue de Qannoubine pour le message et l’héritage », George Harb, qui a salué les efforts du Patriarche et de Issam Fares. Ensuite, le Patriarche Sfeir a prononcé une allocution à cette occasion : « Nous sommes heureux de vous rencontrer ce soir. Nous remercions Son Excellence Issam Fares et son épouse Hala de leur hospitalité, une preuve d’amour et d’amitié à notre égard. Nous vous en sommes infiniment reconnaissants. Votre Excellence, c’est avec joie que nous vous accordons l’Ordre Papal, qui vous a été décerné par le Souverain Pontife le Pape Benoît 16.
Cette décoration papale de haut niveau est une preuve éclatante de la position distinguée que vous occupez, si chère au cœur du Souverain Pontife, et à notre cœur aussi. Nous vous sommes largement reconnaissants des initiatives humaines pionnières au Liban et à l’étranger, visant à répondre aux grands besoins des pauvres et des miséreux, aux grandes ambitions des jeunes et aux nobles aspirations des responsables des centres d’études et de recherches. Ces initiatives visent aussi à assurer les piliers du développement humain global dans les différents secteurs et domaines. Votre générosité est un acte chrétien impartial, un exemple à suivre, sans aucun objectif ambigu et allant au-delà de toute discrimination ou sectarisme. Votre registre de décorations internationales est couronné aujourd’hui par l’Ordre Papal que le Souverain Pontife vous a accordé.
A chaque fois un hommage vous est rendu dans les forums internationaux, vous l’offrez à votre pays, le Liban, qui a toujours besoin de vous, un exemple d’amour et de générosité et une référence efficace pour une vie nationale intègre, contribuant essentiellement aux programmes de sa renaissance économique et sociale (…). »
Allocution de Fares
Fares a répondu en disant : « Votre Eminence, c’est un grand honneur pour mon épouse Hala et pour moi-même, de vous accueillir aujourd’hui dans notre résidence parisienne et de répéter un dicton assez commun dans nos villages libanais : « Nous sommes bénis de votre visite Mon Seigneur. J’accepte aujourd’hui cette décoration avec fierté et je vous en remercie chaleureusement, non seulement car cette décoration émane de l’autorité catholique la plus élevée de par le monde, Sa Sainteté le Pape Benoît 16, mais également car cette décoration m’est décernée par la référence maronite la plus élevée au Liban, Son Eminence le Cardinal Mar Nasrallah Boutros Sfeir, le Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient.
Je vous assure que les réalisations humanitaires, éducatives, de développement et autres, n’auraient pu voir le jour sans ma connaissance des commandements de Jésus Christ, particulièrement : « Aimez-vous les uns les autres ». Je suis également reconnaissant et j’exprime ma plus profonde gratitude à Sa Sainteté le Souverain Pontife de sa décoration bénie. Je prie Dieu de le garder en bonne santé pour continuer à offrir ses contributions dans l’intérêt de l’humanité tout entière. Cette décoration demeurera à toujours gravée dans mon esprit et dans mon cœur.
Vive Votre Eminence ! Vive Benoît 16 ! Vive le Liban le message, le phare du droit, de la liberté et des valeurs. » Ensuite, le Patriarche a accordé à l’ancien Vice-Premier Ministre Issam Fares la décoration et la lettre papale y afférente, dans une boîte sur laquelle la phrase suivante a été gravée : « L’ami fleurit comme un palmier et croît comme le Cèdre du Liban. »
Médaille à Hala Fares
De même, le Patriarche maronite a décerné à Mme Hala Fares l’icône patriarcale de la Sainte Vierge de Qannoubine, «en guise de reconnaissance pour son rôle social et humanitaire. »
Peu avant la clôture de l’événement, à la question « pour quand le retour au Liban », Issam Fares a répondu : « Le Liban est dans mon cœur. J’ai quitté le Liban après y avoir consacré 10 années de ma vie à la politique. Ce fut ensuite la crise économique. Mais à quelque chose malheur est bon. L’opportunité se présente aujourd’hui pour retourner au pays et réhabiliter nos institutions et nos sociétés que nous avons négligées. » Il a ajouté : « Si Dieu le veut, le retour sera proche. Tous les Libanais, quelles que soient leurs communautés religieuses ou leur appartenance, sont dans mon cœur où que je sois de par le monde. Je ne trouve que le Liban dans mon cœur. »
Que dit-il aux hommes politiques libanais ? Il a répliqué : « Que Dieu leur donne la force et les guide pour qu’ils soient fidèles à leur nation. »
A cette occasion, Fares a révélé qu’il rentrerait probablement en été au Liban, comme il l’avait promis au Président de la République Michel Sleiman dans le cadre d’une conversation téléphonique. En ce qui concerne les échéances électorales, il a dit : « J’en suis actuellement si loin. Je vais retourner à mon pays qui est toujours dans mon cœur ; mes enfants et mes petits-enfants ne l’ont pas quitté d’ailleurs. » A la question « attendez-vous le moment politique opportun pour votre retour », il a répondu : « En réalité, je n’attends pas de moment politique opportun. A chaque occasion, je souhaitais rentrer au Liban. Mais le moment politique m’en empêchait. A chaque jour ses nouvelles politiques et de nouvelles élections. Mais grâce à Dieu, mon retour est imminent. » A la question « Craignez-vous pour l’avenir du Liban à l’ombre des menaces dont il fait l’objet », il a rappelé : « Le Liban est sempiternel. Tant que son peuple de cet acabit est réparti de par le monde, le Liban demeurera éternel.
» A la question « Soutiendriez-vous un bloc politique contre un autre à votre retour au Liban ? », il a répliqué : « J’ai toujours appelé à l’amour et à l’entente générale. Je ne soutiens pas de blocs. Le conflit démocratique entre les blocs politiques est naturel dans un pays démocratique comme le Liban. S’il n’y avait pas de conflit, il n’y aurait pas eu de démocratie. Voulez-vous que tout le monde ait un seul avis ? »
Par ailleurs, Fares a recu un appel téléphonique du Patriarche des Grecs Orthodoxes Ignatius IV, le félicitant d’avoir obtenu l’Ordre Papal.
Avant la cérémonie de remise de la décoration, Sfeir et Fares avaient tenu, pendant environ 45 minutes, une réunion à huis clos durant laquelle ils ont passé en revu la situation au Liban et les développements externes qui auraient un impact sur la situation interne.