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Michel Hallak a écrit dans An-Nahar : La première décoration catholique à un Orthodoxe libanais
18 Jun 2010

La décoration papale distinguée que le Souverain Pontife vient de décerner à l’ancien Vice-Premier Ministre Issam Fares s’inscrit dans le cadre d’un long passé de décorations, de médailles et de certificats d’appréciation, offerts, à juste titre, par des chefs d’Etat et des leaders politiques et spirituels, à cette personnalité libanaise de renommée mondiale.


La décoration de Saint-Grégoire le Grand, créée par le Pape Grégroire 16, le 1er septembre 1931, est décernée aux grands qui entretiennent des relations politiques avec le Saint-Siège et aux Catholiques dont les actions sont tenues en haute estime au service de l’Eglise par les Evêques. C’est la première fois que cette décoration est accordée à une personne orthodoxe libanaise, un geste bien mérité à l’égard de Fares de la part du chef de l’Eglise Catholique dans le monde. Peut-être s’agit-il de la première décoration que le Pape de Rome accorde à une personnalité libanaise orthodoxe.


De nombreuses personnes estiment que cette décoration, à l’instar des autres, vient couronner les contributions nationales, humanitaires et développementales de Issam Fares, non seulement au Liban, mais également aux quatre coins du monde. Il est devenu ainsi probablement la seule personnalité humanitaire universelle à avoir obtenu cet hommage. L’Ordre papal vient s’ajouter au chapelet de décorations qui ont été accordées à Fares par les plus hautes instances internationales, les chefs d’Etat, les Parlements, les gouvernements, les institutions et les leaderships religieux, arabes et mondiaux, la dernière en date étant celle de l’Organisation Crisis Group, l’année dernière aux Etats-Unis. Issam Fares, un homme qui a prouvé son amour pour la nation et pour l’humanité et qui s’est distingué sur la scène internationale, grâce à ses efforts ardus et continus au service de questions humaines.


Toutefois, face à un si grand hommage arabe et international à l’égard de Fares, une question urgente se pose au vu de la privation par l’Etat libanais de la région du Akkar de ses habitants qui ont marqué des exploits remarquables sur les plans national et mondial, à leur tête Issam Fares, qui a toujours levé et lèvera encore haut le nom du Liban, de par ses larges contributions continues ; des contributions nationales exhaustives par excellence, comprenant tous les habitants du pays, de toute région ou communauté, sans aucune distinction. Ces projets en matière de développement étaient une preuve éclatante de l’étendue de son amour et de son attachement à son pays, des contributions et des projets que l’Etat est appelé à offrir à ses citoyens, notamment dans le Akkar : des rues, des universités, des instituts, des palais municipaux, des projets de développement qui ont créé des centaines d’opportunités de travail aux enfants de la région, des bourses scolaires et universitaires, des dispensaires et des aides médicales.


Les habitants du Akkar, à l’instar d’autres habitants de ce pays, résidents et émigrants, sont unanimes à l’égard du fait que Fares, cet homme d’Etat libanais, mérite tout hommage de la part de l’Etat libanais lui-même. Sinon, il faut y remédier car l’Etat ne peut pas toujours s’ éloigner les grands de ce pays qui rayonnent dans tous les coins et les recoins du monde. Il ne peut pas se séparer définitivement des hommes du pays qui soutiennent le pays lui-même et sa population. Fares qui a œuvré en faveur de la construction de l’Etat des institutions, de la loi et de la citoyenneté a fait preuve de générosité infinie sans en demander en contrepartie.


Rendre hommage à ces personnes est également un hommage à la nation, à toutes ses communautés et à la terre qui les a accueillis, un hommage à l’Etat, au citoyen, à l’histoire et à tout Libanais, quelle soit son origine.