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Fares au Conseil Mondial des Affaires de Los Angeles
Transcription littérale du discours de Fares
Fares reçoit son prix du Métropolite Saliba
Rencontre avec le Président de la Fondation Maronite Internationale


Fares, un orateur principal au Conseil des Affaires Mondiales en Californie & l'invité d'honneur à la 45ème conférence
Le Vice-Premier Ministre Issam Fares était l'orateur principal au Conseil des Affaires Mondiales en Californie au Conference Hall à Baltimore Hotel, en présence d'un large éventail d'économistes, de diplomates, d'hommes d'affaires et de correspondants. Parmi les personnalités de haut niveau assistant à cette conférence, l'Ambassadeur du Liban aux EU Farid Abboud, l'ancien Ministre libanais des Affaires Etrangères Dr. Elie Salem, l'ancien ambassadeur du Liban aux EU Abdallah Bou Habib et les consuls arabes généraux accrédités en Californie. Mme Hala Fares était parmi les invités, participant à cette occasion particulière, accompagnée de M. Nijad Issam Fares, le chef de l'American Task Force pour le Liban.


Fares a pris la parole au Conseil des Affaires de Los Angeles: ‘Le Liban est un pays unique dans la région du Moyen-Orient’

Transcription complète du discours de Fares:
La dimension nationale
Le Liban est un pays unique dans la région du Moyen-Orient. Il est unique en raison des cinq principes fondamentaux de son système politique. Ces principes représentent ses valeurs et requièrent une attention particulière. Ce sont les principes de:
  • La liberté
    Aux EU, la liberté peut être considérée comme un fait accompli. Toutefois, la liberté est un nouvel arrivant sur la scène mondiale. Elle est toujours une idée nouvelle au Moyen-Orient, particulièrement controversée. Au Liban, la liberté est au cœur de notre existence politique. Nous nous exprimons librement, nous publions librement et nous avons l'avantage d'avoir les critiques les plus acerbes sur nos chaînes de télévision. Toute tentative visant à contraindre notre liberté est sévèrement rejetée. Nous apprécions notre situation telle qu'elle est.
  • La pluralité
    Le Liban, bien que petit, est extrêmement diversifié, où Chrétiens et Musulmans vivent quasiment en nombres égaux. Mais les Chrétiens et Musulmans se différencient dans de nombreuses divisions et sous-divisions, tout un chacun insistant sur son unicité. Il y a plus d'une douzaine de partis politiques, reflétant les diversités au sein de la société libanaise. Il s'agit d'une caractéristique importante dans la région connue pour avoir un régime à parti unique ou des régimes sans parti.
  • La démocratie constitutionnelle
    Le Liban est doté de la constitution continue la plus ancienne dans le monde arabe. La Constitution adoptée dans les années 1920 a été amendée à plusieurs reprises, mais n'a jamais été révoquée. Même durant notre guerre interne, le système constitutionnel a continué à fonctionner et les présidents de la République se sont alternés conformément aux règles constitutionnelles, une réalisation à noter au Moyen-Orient.
  • Le consensus
    Le consensus est une partie intégrante de notre processus démocratique. Peut-être en raison de la pluralité du Liban et de son obsession à l'égard de la liberté, toutes les questions importantes sont décidées à l'unanimité. Il n'y pas de majorité ou de minorité, si une minorité est menacée par une action. Une démocratie est un régime dans lequel les intérêts de la plus petite minorité revêtent une importance particulière.
  • L'économie libérale
    L'héritage des marchés ouverts, du libre marché et des affaires internationales est associé aux Libanais depuis l'ère des Phéniciens. Le nôtre est une économie de marché libre et de libre-échange. Nous traitons avec l'Est et avec l'Ouest, avec le Nord et avec le Sud, et ce avec un minimum d'ingérence de la part de l'Etat.


    • Grâce à ses principes, le Liban a acquis la réputation d'être "la Suisse du Moyen-Orient". Nous avons profité de cette réputation; nous nous en sommes nourris, jusqu'à la déclaration de la guerre en raison des contradictions dans la région qui ont transformé le Liban en une terre de bataille. Il est vrai que, malgré ou plutôt en raison de ses caractéristiques démocratiques, le Liban était confronté à des problèmes internes, mais ces questions n'étaient pas suffisantes pour déclencher une guerre interne, sans la situation qui prévalait dans la région.
      La dimension régionale
      Nous ne connaissons pas la direction que l'histoire du Moyen-Orient aurait prise si Israël n'avait pas été créé en 1948. Toutefois, nous savons la direction que l'histoire a prise depuis cette date. Tous les pays arabes, y compris le Liban, sont opposés à la création de l'Etat d'Israël. Ils ont tous cru que le peuple palestinien, à l'instar des autres peuples de la région, sous les mandats français et britannique, avait droit à son Etat indépendant. Cela n'a pas eu lieu, et l'histoire dans la région s'est présentée comme suit:
      • Des guerres successives ont eu lieu entre les Arabes et les Israéliens et ces guerres continuent toujours. Si les guerres à travers les armées régulières se sont arrêtées, les guerres par proxy ont lieu toujours. L'Intifada est un type de guerre; c'est la guerre de David contre Goliath. Les pierres contre les chars. Les représailles sont un autre type de guerre aussi
      • Les Palestiniens ont été forcés à quitter leur pays et à se réfugier dans les pays arabes voisins. Les réfugiés, démunis, pauvres, frustrés, sans aucune solution en vue, ont pris les armes et tenté de prendre leur revanche. Quelques centaines de milliers de réfugiés vivent au Liban, de nombreux d'entre eux dans des camps. Le problème des réfugiés palestiniens est un facteur majeur dans la déstabilisation de la région.
      • Des ordres démocratiques constitutionnels en Egypte, en Irak et en Syrie ont chuté après avoir été discrédités dans une guerre perdante avec Israël en 1948. Tous ces régimes démocratiques ont été remplacés par des régimes militaires. Tous les régimes se sont tenus aux côtés de l'Union Soviétique, ont constitué des armées avec le soutien des Soviets et ont mobilisé leur population en colère contre Israël.
      • Le soutien occidental, plus particulièrement le soutien américain à Israël, a poussé les intellectuels arabes à chercher des remèdes sociaux et politiques dans le camp soviet. Une vague de socialisme dotée d'un muscle autoritaire a envahi la région et a affaibli les défenses des démocraties émergentes.

        Alors que les pays arabes voisins se sont serré la ceinture, ont centralisé leurs gouvernements, ont constitué leurs armées et se sont préparés au face-à-face avec Israël, le Liban n'a pas pris en considération ces développements. Il s'est comporté comme si de rien n'était, et les frustrations résultant des conflits régionaux ont rapidement explosé sur son territoire. Quand elles ont explosé, l'Etat n'y était pas prêt.

        Les frustrations se sont multipliées dans les rangs des réfugiés palestiniens après la défaite arabe durant la guerre de 1967. Les Palestiniens ont décidé alors de prendre les choses en main. Au Liban, ils ont constitué des milices, se sont armés et sont devenus, en effet, un Etat au sein d'un Etat. Ils étaient soutenus par des Etats, certains les orientant, d'autres les contrôlant et d'autres les finançant.

        Les actions armées des Palestiniens au Liban et du Liban ont abouti à la déstabilisation de l'équilibre déjà établi avec précaution. Elles ont également abouti à une large ingérence régionale dans les affaires libanaises à travers les Palestiniens et leurs alliés, d'une part, et à travers les partis et les milices qui s'y sont opposés, d'autre part. La guerre libanaise était le résultat naturel de ce conflit régional sur le territoire libanais.

        Les conflits régionaux ont déclenché et maintenu la guerre. Le Liban, pendant une certaine période, était doté d'une mauvaise réputation, qui a été exploitée par ses ennemis en Occident. Merci Dieu, cette mauvaise image a été jetée aux oubliettes et le Liban a aujourd'hui recouvert sa bonne réputation.

        • La Dimension Internationale

          Il est à noter qu'il y a une décennie environ, le monde souffrait d'une guerre froide dans laquelle les EU et les Soviets se sont confrontés dans chaque région, particulièrement au Moyen-Orient.

          En effet, les Américains et les Soviets ont soutenu l'émergence d'Israël en 1948, mais les intérêts ont rapidement divergé ultérieurement. Les Soviets ont commencé à se rapprocher des Arabes alors que les Américains ont intensifié leur soutien à Israël. La politique américaine au Moyen-Orient a pris l'aspect suivant:
          • Soutenir l'Etat d'Israël pour qu'il maintienne sa supériorité militaire à toute éventuelle association des forces militaires arabes contre lui.
          • Maintenir le contrôle direct et indirect sur la réserve extensive en pétrole dans le monde arabe et protéger les couloirs pétroliers, garantissant le flux de pétrole vers le Japon, l'Europe et l'Amérique du Nord
          • Défendre les routes stratégiques dans la région, pour permettre aux forces américaines de se déplacer librement en cas de conflits en Asie et en Afrique qui peuvent mettre les intérêts américains en danger.
          • Eloigner les Soviets autant que possible, vu qu'ils constituent une menace à l'encontre d'Israël, une menace au flux de pétrole, aux intérêts stratégiques américains au Moyen-Orient.
          Les Soviets, d'autre part, ont vu les choses d'une manière différente, et se sont opposés aux points ci-dessus. Ils ont tenté d'inhiber tout rôle américain dans la région. L'ambassadeur soviet au Liban a clairement expliqué cette position au milieu des années 80.

          Ni les EU ni l'Union Soviétique n'avaient vraiment une politique en bonne et due forme à l'égard du Liban. Les deux puissances ont utilisé le Liban comme un véhicule afin de transmettre les idées et d'influencer les leaders à travers la région.

          Le processus de paix dans la région a besoin d'une harmonie entre les trois dimensions. Le même principe s'applique au Liban où la paix dépend de l'harmonie entre les dimensions nationale, régionale et internationale.

          J'estime que le Liban a bien réfléchi à la dimension nationale, notamment avec l'aide de ses amis arabes, quand il a abouti à un accord en 1989, connu sous le nom de l'Accord du Taif. Dans le cadre de cet accord, la question de l'identité a été déterminée; les déséquilibres dans le système politique ont été corrigés; les libertés fondamentales, qui étaient menacées dans le passé, ont été réaffirmées; et les relations avec ses voisins ont été définies. Il existe un vaste consensus au Liban derrière cet accord. A un certain moment, ses dispositions doivent être amendées, toujours dans l'esprit de la philosophie libanaise, tel que prévu dans l'introduction du Taif. L'Accord a mis fin à la guerre, rétabli l'unité libanaise, dissous les milices et mis l'Etat sur le chemin de la reconstruction.

          La région du Moyen-Orient continue à être chaude, les tensions émergeant de l'impact du conflit de la région israélo-arabe sur le Liban, en particulier, et sur la région, en général. Ne sous-estimons pas ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient. Le Premier Ministre a recours à une politique qui a échoué dans le passé. Elle échoue toujours actuellement. Elle échouera aussi à l'avenir. L'Intifada est l'expression d'une profonde frustration. Elle ne s'exprime que si elle est confrontée à la violence. Ce qui paraît être une simple échauffourée ou un type de guerre, comme l'Intifada peut paraître, peut facilement s'accentuer pour échapper au contrôle et se transformer en une guerre régionale réelle. Les conséquences d'une telle guerre sont si affreuses.

          Nous avons besoin de raison, non d'émotion, de conciliation, non de confrontation. Il est grand temps d'instaurer la paix sur la Terre de la Paix. La paix peut seulement être guidée par les Etats-Unis.

          Au lendemain de la guerre du Golfe, le Président Bush a effectué une tentative vaillante afin de réconcilier les Arabes et les Israéliens. Le Président Clinton a effectué une tentative similaire à la fin de son Administration. Je suis content que le Président Georges W. Bush et le Secrétaire Powell aient décidé, plus tôt, au sein de leur administration, de bénéficier des réalisations des Administrations précédentes et tenter de mettre un terme à ce conflit. Dans le cadre de cet effort, les EU peuvent profiter des bonnes intentions de la Russie et de l'Europe dans la région.

          La paix au Moyen-Orient sera un exploit à proportions historiques, pavant la voie à des relations plus étroites entre le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam. En effet, elle ouvre l'Orient arabe vers de nouvelles opportunités économiques, élimine les inimités qui ont émergé entre les Arabes et les EU et affranchira la région de l'esprit de la violence et de la revanche qui y sévira pendant la moitié d'un siècle. De plus, elle accorde à tous les peuples de la région l'opportunité de planifier l'avenir à long terme.

          En œuvrant en faveur d'une paix juste et exhaustive, les EU compteront, non seulement sur leurs intérêts économiques et stratégiques, mais sur leurs valeurs si chères sur lesquelles leur système politique libre a été fondé. Ce ne sera pas hors contexte, dans le cadre d'une paix juste et stable, de penser à ces valeurs: de liberté, de justice, d'égalité, de droits humains, de fair play. Ce sont vos valeurs. Nous admirons ces valeurs et nous les partageons, et tentons toujours de les traduire les théories en actes.

          De nouveau, je souhaite vous remercier tous de m'avoir accordé le privilège d'être parmi vous et de discuter avec vous chaque point que j'ai mentionné ou toute autre question que vous souhaitez soulever.

          M. Fares a ensuite répondu aux questions posées par l'audience, insistant sur le fait que la paix au Moyen-Orient ne peut être réalisée par intermittence, mais doit être exhaustive et fondée sur la justice, les droits et les résolutions internationales. Il a dit: Un accord de paix a été signé entre Israël et la Jordanie. Ensuite, est venu l'Accord d'Oslo avec l'Autorité Palestinienne. Est-ce cette paix à laquelle nous aspirons, particulièrement vu ce qui se passe aujourd'hui dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie entre les Palestiniens et les Israéliens? Où sont passés les slogans de la conférence de paix de Madrid? Où est passée “la Terre contre la Paix”?

          Fares a également assuré que les Fermes de Chebaa étaient libanaises et que les relations entre le Liban et la Syrie étaient très solides. Il a dit que le gouvernement libanais œuvrait en faveur d'une prospérité économique, financière et touristique au Liban afin de permettre au pays de recouvrir sa réputation comme étant la Suisse de l'Orient et de récupérer la confiance des hommes d'affaires. Le gouvernement libanais, a-t-il dit, a adopté de nouvelles législations et réglementations qui consolideront la confiance du monde dans le Liban et permettront aux hommes d'affaires et aux détenteurs de capitaux à travailler au Liban et à générer des profits.

          Il a insisté sur le rôle important de la diaspora libanaise, particulièrement ceux qui vivent aux EU, en investissant au Liban et en soutenant ses causes justes.
          Le Métropolite Saliba décerne à Fares l'Ordre de la Paroisse OrthodoxeLe jour suivant, le Métropolite Philippe Saliba a décerné à Son Excellence M. Fares l'Ordre de la Paroisse Orthodoxe en guise d'appréciation de ses bons offices, sous les salves d'applaudissement d'une large foule de participants à un dîner organisé suite à la conférence tenue au Century Plaza Hotel.

          La conférence a eu lieu en présence de 2500 personnes, dont Mme Hala Fares, le chef du Congrès Orthodoxe pour l'Amérique du Nord et le Canada, le Métropolite Philippe Saliba, un éventail d'ambassadeurs et de consuls arabes, le sénateur américain Darrel Issa de la Californie, l'ancien ministre Dr. Elie Salem, l'ancien ambassadeur des EU en Syrie Edouard Djerjian, M. Nijad Fares, le chef de l'American Task Force, l'ambassadeur du Liban Tom Nasif, l'ancien ambassadeur du Liban à Washington Abdallah BouHabib, un large éventail de dignitaires religieux, ainsi que des personnalités économiques et politiques arabo-américaines.

          A cette occasion, le Métropolite Philippe a prononcé un discours dans lequel il a souhaité la bienvenue à l'orateur principal et à l'invité d'honneur M. Issam Fares, le décrivant comme un "releveur" de défis couronné de succès, un compatriote national et un citoyen distingué au service de sa nation et de son peuple.
          Rencontre avec le président de la Fondation Maronite InternationaleFares a rencontré dans sa résidence à Los Angeles le président de la Fondation Maronite Internationale Dr. Edouard Salem et les membres du Conseil Exécutif en présence de M. Nijad Fares, le chef de l'American Task Force pour le Liban et le Directeur du bureau de l'ATFL à Washington, Georges Cody.

          Salem a chaleureusement accueilli Fares, hautement saluant son rôle à assumer ses responsabilités, lui qui jouit de l'estime des communautés libanaises sur les plans régional et international. Dr. Salem, pour sa part, a appelé le Gouvernement libanais à multiplier ses efforts, à accorder de l'attention à la communauté libano-américaine et à consolider sa présence diplomatique libanaise.

          Dr. Salem a informé Fares du rôle que la Fondation Maronite Internationale joue afin de promouvoir la coopération et la coordination au sein des différentes communautés libanaises et dans le cadre des préparations en cours pour la tenue du 2ème Congrès Maronite International à Los Angeles en juin 2002 sous les auspices de Sa Béatitude le Cardinal Patriarche Maronite Nasrallah Boutros Sfeir.

          Salem a décerné à Fares la Décoration en Or de la Fondation Maronite Internationale qui n'a été décernée qu'au Cardinal Sfeir, en guise d'appréciation des efforts ardus, de l'éthique élevée, des valeurs humaines et du soutien continu de Fares au Liban et au peuple libanais.


          Le Président de la Fondation Maronite Internationale Dr. Edouard Salem décerne à Fares une Médaille d'Or