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George Mitchell: ‘Les principes de la Paix: l'Ireland du Nord et le Moyen Orient’


Sénateur Mitchell: 'Les Conférences de Issam Fares sont réputées dans le domaine du développement des relations internationales'



Extraits du discours de M. Fares:

C’est un moment très spécial pour moi et une occasion unique pour les Séries de Conférences Issam Fares à l’université Tufts. Ce moment est spécial parce que notre conférencier ce soir a du sang irlandais et libanais qui coule dans ses veines. Mais il est surtout et avant tout américain à cent pour cent. Notre conférencier est un grand homme d’État, un conciliateur de premier ordre sur le plan international; il est l’homme des missions difficiles. J’aurais pu dire l’homme des «missions impossibles» mais l’ «impossible» pour lui devient «possible». Cet homme est le sénateur Georges J. Mitchell.

Lorsqu’il parle des problèmes de l’Irlande du Nord et du Moyen-Orient, notre conférencier se penche en réalité sur les problèmes de sociétés diverses, vivant dans un état de tension et sur la manière de faire régner la paix et la stabilité au sein de ces sociétés à travers les compromis et la conciliation.

Le problème essentiel auquel est confronté le monde aujourd’hui est le conflit persistant entre les différentes communautés ethniques, les différentes régions, les différents groupes linguistiques et les différentes nations aux idéologies différentes. Le défi est de savoir reconnaître l’Autre, l’écouter, le comprendre et vivre avec lui en paix. Ce n’est pas chose facile mais nous devons nous atteler à la tâche si nous voulons que la civilisation progresse et perdure.

Deux conflits majeurs ont régné sur la scène internationale au cours des dernières décennies : ceux de l’Irlande et ceux du Liban. Beaucoup d’encre va couler sur la résolution du conflit de l’Irlande du Nord, telle qu’elle a été concrétisée par notre conférencier.

L’expérience du sénateur Mitchell comme négociateur dans les conflits internationaux nous est très utile dans le processus qui nous concerne au Moyen-Orient. Tout comme il a activé la partie irlandaise qui est en lui pour aider à résoudre le conflit de l’Irlande du Nord, je suis certain qu’il n’hésitera pas à activer sa dimension libanaise pour aider à résoudre les conflits –potentiels et actuels- qui affectent la paix, la stabilité et le progrès au Liban et au Moyen-Orient.

Le sénateur Mitchell est un législateur de carrière. Il a couronné cette carrière en devenant un missionnaire de paix. Passer du statut d’homme d’état américain à celui d’homme d’état international n’est pas seulement un grand honneur mais, surtout une grande responsabilité. En sa qualité de Président du Groupe International de Résolution des Crises, dont j’ai l’honneur d’être membre, il travaille avec un groupe de spécialistes à travers le monde pour résoudre les conflits potentiels avant qu’ils ne se transforment en violences et guerres. C’est là une nouvelle approche des problèmes mondiaux, une approche d’importance inégalée pour l’avenir de la paix.


Résumé du discours de Mitchell:

Le sénateur Georges Mitchell a tout d’abord exprimé sa joie et sa fierté de participer aux Séries de Conférences Issam Fares à l’Université Tufts. Ces conférences en effet sont très réputées dans le domaine du développement des relations internationales. Elles constituent un mélange spécial de deux écoles : d’une part, l’Université Tufts qui est un centre international et d’autre part, le député Issam Fares qui, dans son domaine est en lui-même une école de pensée ayant acquis une renommée mondiale et un grand succès dans son domaine d’action et dans son pays. Il est par ailleurs quelqu’un qui s’implique dans les affaires publiques et se consacre aux principes de paix et de démocratie au Moyen-Orient et dans le reste du monde.

Mitchell a déclaré par ailleurs qu’il était ravi de se trouver à Boston en même temps que le député Issam Fares et a émis l’espoir de voir le Liban et les autres pays du Moyen-Orient bénéficier d’une paix permanente, comme c’est le cas pour l’Irlande.

Il a ensuite parlé des étapes par lesquelles sont passées les négociations de paix qu’il a entreprises en Irlande et a déclaré que les principes de paix en Irlande et au Moyen-Orient sont presque les mêmes, même s’ils comportent quelques chapitres ou éléments différents. Toutefois, les voies de la paix, tant en Irlande qu’au Moyen-Orient passent toutes directement par les États-Unis.

Mitchell a ajouté que la seule alternative à la paix est la mort. Les autorités qui sont conscientes des intérêts de leur peuple sont celles qui sont capables de réaliser la paix tant souhaitée et de mettre un terme aux conflits. Le succès de la paix, n’importe quelle paix, en Irlande dépend d’une part, de la coopération des dirigeants irlandais, et d’autre part, du rôle des États-Unis, du renforcement de son pouvoir, de son influence sur le plan international et de l’assistance financière et économique qu’elle fournit.

«L’objectif principal de l’administration américaine devrait être d’instaurer et de préserver la paix, d’assurer la prospérité et la démocratie. Les États-Unis ont en effet une grande influence de par le monde. Le dernier accord conclu en Irlande est le résultat de l’engagement personnel du Président américain à réussir dans les efforts de paix».

Mitchell a estimé que les négociations de paix ont été très difficiles bien qu’elles soient une réussite historique. La paix ne peut pas être instaurée par un simple coup de baguette magique et les principes de paix ne sont pas les mêmes partout. Chaque pays a sa propre entité, ses spécificités et sa logique. Toutefois, à chaque conflit sa solution et ceux qui croient en la paix et sont conscients des raisons des conflits, ceux-là peuvent vraiment trouver les solutions à ces conflits. Il faudrait seulement avoir la volonté de réaliser la paix et quelles que soient les difficultés, nous devons créer des opportunités pour parvenir à la paix et rechercher les voies que nous devons emprunter pour aboutir à cette paix.

Mitchell a ensuite abordé la situation au Moyen-Orient et a mentionné les opérations armées qui ont engendré mort, destructions et conflits armés. Si la violence se poursuit, cela signifie que les intentions de paix sont très faibles. Si les positions basées sur la violence et le pouvoir ne changent pas, les efforts de paix seront voués à l’échec.

Et de considérer que, pour donner un nouvel élan au processus de paix au Moyen-Orient, les dirigeants devraient être animés d’un désir sincère et la logique de la raison, du droit et du dialogue courageux adoptée par de courageux dirigeants devrait prévaloir sur la violence et la logique de la force afin de pousser de l’avant le processus de paix.

Mitchell a par ailleurs insisté sur la nécessité d’avoir une administration américaine attachée au processus de paix au Moyen-Orient et a déclaré qu’il croyait en la possibilité de parvenir à une paix juste, globale et permanente dans la région parce que toutes les parties le veulent. Toutefois, les dirigeants politiques devraient faire preuve de retenue et engager des négociations basées sur le droit et la volonté de faire des concessions mutuelles. Ils devraient aussi être prêts et déterminés à supporter le poids de ce processus de paix tant espéré et à mettre en exécution les accords déjà conclus sur le plan international.

Le sénateur Mitchell a enfin parlé de sa mère libanaise et de son amour pour elle ainsi que de sa volonté et de son désir de participer à toute initiative qui permettrait de réaliser une paix juste, permanente et globale qu’il appelle de tous ses vœux. En effet, le Liban profitera en grande partie de cette paix. Il a déclaré que sa mère et son père ne savaient ni lire ni écrire mais qu’ils ont travaillé dur et avec beaucoup de foi pour que leur fils puisse devenir le leader de la majorité au parlement américain et au Sénat ainsi qu’un dirigeant du processus de paix en Irlande.

Il a exprimé l’espoir de voir la paix et la prospérité régner, au début du 21ème siècle, dans un monde qui a tant souffert des problèmes, difficultés et crises tout au long de ce siècle. Et d’espérer l’instauration de la paix dans le monde et spécialement au Liban et les pays du Moyen-Orient, pour le bien de nos enfants.

Mitchell avait mentionné dans une interview lors de son arrivée à Boston la volonté et la détermination des États-Unis d’appuyer le Liban et de préserver sa souveraineté et son indépendance. Il a appelé à l’application de toutes les résolutions internationales pour mettre un terme au conflit au Moyen-Orient.

Il a déclaré qu’il était fier de ses origines, de sa mère libanaise et de son père irlandais. Il a affirmé ne pas avoir rencontré le nouveau président libanais Émile Lahoud en personne mais qu’il avait beaucoup entendu parlé de lui, de l’appui que lui accordent les Libanais, et de sa très forte personnalité qui lui sera utile dans ses fonctions de dirigeant du pays. Le Président Clinton et son administration, a-t-il ajouté, se félicitent de son élection et espèrent l’accueillir le plus tôt possible aux États-Unis. Le sénateur Mitchell a ajouté que les Américains d’origine libanaise entreprennent des efforts positifs pour consolider les liens entre les deux pays. Le Liban a par ailleurs un rôle très important à jouer dans la région. Si on peut éviter aux Libanais d’être pris dans la tourmente des conflits internationaux et régionaux, ils pourraient réaliser tout ce qu’ils souhaitent, à savoir la prospérité et la reconstruction de leur pays.


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