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Remarques par l'ancien Premier Ministre britannique, M. Tony Blair
Le Cycle annuel de « Conférences Issam Fares » à l'Université Tufts a été inauguré cette année par une conférence très importante donnée par M. Tony Blair, ancien Premier Ministre Britannique et émissaire du Quartet pour le Proche-Orient.



 

 



Le Cycle annuel de « Conférences Issam Fares » à l'Université Tufts a été inauguré cette année par une conférence très importante donnée par M. Tony Blair, ancien Premier Ministre Britannique et émissaire du Quartet pour le Proche-Orient. Blair a déclaré que la résolution conflit israélo-palestinien est «le but essentiel et primordial du monde entier». Il a également appelé à l’adoption d’une approche différente et créative du sujet de Gaza de sorte à garantir que les extrémistes soient contenus et à fournir aux habitants de Gaza des moyens pour sortir du «désarroi». Cette approche est aussi censée paver la route pour reconstruire l'unité palestinienne et reprendre les négociations de paix. Il a de même réitéré que le monde « ne devrait gaspiller aucune année de progrès».

M. Blair a salué la mission de l’envoyé spécial, le sénateur Américain Georges Mitchell, affirmant que la solution basée sur le principe de deux Etats voisins est toujours possible «si nous insistons, comme le président Obama, à traiter cette question très sérieusement». Blair a affirmé que de nombreux principes tels que l’importance de la mondialisation, les valeurs et les croyances communes, la corrélation étroite des conflits internationaux ainsi que «l’expiration» des politiques étrangères se basant sur les intérêts individuels et limités.

M. Blair, s’adressant à une audience de plus de trois mille personnes dont la majorité sont des étudiants, a ajouté que la réalisation de cela «signifie que les négociations israélo-syriennes, et israélo-libanaises seraient concevables ; ce qui donnerait un nouvel aspect à la région et au monde entier». Blair est arrivé à Boston avec un retard de plus d’une heure à cause de la tempête glaciale qui a frappé Londres. Cet événement a accueilli un grand nombre de diplomates et de consuls étrangers dont l’ambassadeur du Liban à Washington Antoine Chedid.

Selon Blair, les défis internationaux, allant de l’environnement jusqu’aux problèmes du Moyen Orient, exigent des solutions internationales, et même un État puissant comme les Etats Unis n’est pas en mesure de résoudre ces problèmes et ces conflits à titre individuel, affirmant que ce sujet « requiert des alliances internationales et la reconnaissance que l’ère de la domination occidentale est désuète". Il a précisé que la riposte militaire est parfois nécessaire, « cependant, la riposte purement militaire ne pourrait être couronnée de succès».

M. Blair a indiqué que la cause palestinienne a une portée universelle, ajoutant que l’élaboration d’une solution convenable pouvant lui servir, serait «la meilleure preuve de coexistence». Il a également appelé l'Occident et le reste du Monde à s’unir et à établir une coopération fondée sur «la justice et l’équité ». Et d’ajouter, « les arabes disent que nous n’adoptons pas une politique équilibrée et se demandent si nous accordons autant d’importance à la souffrance des palestiniens qu’à la sécurité d'Israël ». Il réitéra que « nous devons nous préoccuper des deux Etats avec lesquels il faudrait élaborer un plan d’association basé sur la justice et non sur la tyrannie politique ».


Cette conférence est la onzième d'un cycle de conférences qui portent le nom de M. Issam Fares, ancien Vice Premier Ministre Libanais, normalement données par une figure politique internationale. Parmi les orateurs précédents figurent des chefs d'État comme MM. George Bush père et Bill Clinton ainsi que d'autres figures de proue dont l'ancien Premier Ministre Britannique Margaret Thatcher et Mme Hilary Clinton (quand elle était membre du Sénat). La famille Fares, ayant toujours établi des relations étroites avec l'université Tufts, était représentée par l’homme d’affaires, M. Nijad Fares, fils de l’ancien Vice Premier Ministre Libanais. M. Fares a remarqué que M. Blair et l’ancien sénateur Georges Mitchell, qui œuvrent actuellement à promouvoir les négociations de paix, figurent aussi parmi les participants à ce cycle de conférences. M. Nijad Fares a ajouté que «le conflit israélo-arabe est l'obstacle principal qui entrave les relations entre le monde occidental et les mondes arabe et musulman». Il a aussi noté que ce problème qui demeure compliqué depuis des années « ne sera résolu que par l’intervention et la participation directe de leaders comme M. Tony Blair et comme j’espère, de notre nouveau président Obama».


M. Blair a également abordé la confrontation en cours dans le monde islamique, notamment entre deux courants, l’un cherchant la modernisation et la coexistence et l’autre « défigurant l’Islam et évoquant le djihad comme s’il était une lutte contre le monde entier ». Il a fait allusion aussi aux accusations portées par ce courant aux leaders modérés de complots contre la religion islamique. Il a indiqué que cela constitue, non seulement un défit pour les Musulmans, mais aussi pour l'Occident. Par ailleurs, il a considéré que la défaite le courant extrémiste exige «une vision commune pour l’avenir, une force souple et une diplomatie efficace », et a souligné: «nous sommes condamnés à réussir ou à échouer ensemble»… C’est cela le vrai défi de la mondialisation selon Blair: «L’Islam pourra-t-il entamer un mouvement de réforme religieuse? Pouvons-nous, à l'Occident, comprendre que cette époque doit être basée sur la justice, que l'ère de la supériorité du monde Occidental a pris fin? Notre destin est commun. »

De sa part, M. Nijad Fares a considéré que « la guerre à Gaza et les tragédies qui en résultent rendent la paix au Moyen-Orient encore plus pressante que jamais», ajoutant «qu’il faut que la paix soit juste et viable ». Le Liban, dit- il, serait un des premiers à jouir des fruits de la paix, notant que le pays des cèdres, comme la plupart des États de la région, croit «au fait qu'un règlement pacifique réduira l’influence des mouvements intégristes et des forces de refus». Et d’ajouter, « en l'occurrence, les libanais, et les autres peuples dans la région, se concentreraient sur leurs affaires internes cruciales: la démocratie, l’instauration des établissements étatiques, la liberté, le développement économique et les droits de l’Homme ».